Alexis Guendouz bouscule la hierarchie
L'héritage des gardiens de but se perpétue à Saint-Étienne.
Nabil Ouennas, Noah Raveyre, Stefan Bajic ou Etienne Green, ce ne sont pas les gardiens prometteurs qui ont manqué au sein de la formation stéphanoise. L’avenir s’annonce aussi prometteur avec Issiaka Touré et Noa Delacroix. C’est dans ce contexte assez concurrenciel qu’a émergé Alexis Guendouz, à une époque où le numéro un et le numéro deux chez les pros, Stéphane Ruffier et Jessy Moulin, sont indiscutables saisons après saisons. Le jeune stéphanois aux origines algériennes ne peut alors pas s’imposer à court et moyen terme avec les A. Et ce malgré quelques bancs en Ligue 1 et en Europa League en 2016-2017, lors de la dernière pige de Christophe Galtier.
L'odyssée du gardien de but algérien Alexis Guendouz.
Encore moins dans les plans la saison suivante, il part en 2018-2019 au Pau FC en National, où il s’impose et devient indiscutable. Un prêt prolongé en 2019-2020 où il est impérial et mène les basques à la première place au moment de l’arrêt des championnats, leur offrant au passage la deuxième meilleure défense du championnat. Sans réel espoir de jouer avec le club de sa ville natale, Alexis Guendouz rejoint le pays de son père, l’Algérie. Direction l’USM Alger, un club mythique du football local, et qui a terminé à une déprimante neuvième place, loin derrière le champion, le CR Belouizdad. Il y reste deux saiasons avant de rejoindre l’ogre Belouizdad. Champion d’Algérie en 2023 et vainqueur de la Coupe en 2024, ce passage débloqué son palmarès en professionnel. Malgré des performances pas toujours parfaites, et des lacunes dans les sorties et le jeu au pied, il obtient sa place en équipe nationale algérienne lors du Championnat d’Afrique des Nations en janvier 2023.
La particularité de cette compétition est qu’elle n’autorise que les joueurs évoluant dans un club de leur pays. Des gardiens comme Anthony Mandréa, Moustapha Zeghba ou Alexandre Oukidja ne peuvent donc pas être appelés. Guendouz atteint la finale avec les Fennecs, où ils s’inclinent face au Sénégal. Une expérience intéressante, mais insuffisante pour rentrer dans les plans des sélectionneurs...jusqu’à septembre 2024. Le suisse Vladimir Petković l’appelle pour les qualifications à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations. Deux matchs sur le banc en septembre, puis deux titularisations en octobre face au Togo. Quatre matchs qui viennent récompenser un choix original, celui de quitter le championnat algérien pour rejoindre l’Iran, et de ses clubs les plus mythiques : Persepolis.
Guendouz apporte la touche Midas au Golfe Persique.
Depuis quelques années, de plus en plus de francophones rejoignent la Persian Gulf Pro League. On peut ainsi citer Steven Nzonzi, Gael Kakuta, Bryan Dabo ou encore Kevin Yamga. Remplaçant l’immense Alireza Beiravand, gardien de la sélection parti chez la concurrence, Alexis Guendouz subit une forte pression. La Red Army du Persepolis est un des publics les plus chauds d’Asie. Mais il se montre rapidement impérial. D’une part en championnat, avec deux petits buts encaissés en sept matchs, et des arrêts décisifs face au rival Esteghlal, dans un des derbys les plus chauds d’Asie. D’autre part en Asian Champions League, où il a sorti une performance XXL face au cador saoudien Al-Ahli, en sortant notamment un penalty de Riyad Mahrez, et face au champion du Qatar Al-Sadd. Sans la pression de jouer en Algérie, Alexis Guendouz semble avoir passé un autre cap. Il est déjà très apprécié en Iran pour la qualité de ses réflexes et son efficacité sur sa ligne, et pourrait mener Persepolis vers le titre pour la huitième fois en neuf ans.
✍🏻 Killian Besson
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