
En protestant une nouvelle fois de leurs désaccords avec les pratiques de la Ligue de football professionnel face à Rennes ce samedi soir, le groupe ultras des Green Angels a rappelé que la bataille autour de la pyrotechnie est loin d'être terminée. L’ASSE, en tant que club historique au passé européen, est l’un des épicentres de ce débat. Alors que la DNLH constate l’inefficacité des mesures actuelles, la pression populaire et l’influence des groupes ultras comme les Green Angels pourraient peser sur l’avenir de la réglementation.
Expérimentation des fumigènes encadrés : la DNLH dresse un bilan décevant, les Green Angels persistent
Le média RMC sport nous rapporte que dans un rapport récent, la Division Nationale de Lutte contre le Hooliganisme (DNLH) tire un bilan mitigé de l'expérimentation des animations pyrotechniques encadrées dans les stades français. Selon ce document, dont nous avons pris connaissance, cette tentative de régulation "ne produit pas les effets escomptés". Une constatation qui entre directement en écho avec la récente protestation des Green Angels lors du match entre l’AS Saint-Étienne et Rennes.
un phénomène en hausse, particulièrement en Ligue 2
D'après les chiffres de la Ligue de football professionnel (LFP), 7 528 engins pyrotechniques ont été recensés sur la saison 2023-2024 (5 501 en Ligue 1 et 2 027 en Ligue 2), avec une augmentation globale de 12,45 %. L’augmentation est plus sensible en Ligue 2 (+40 %) en raison de la présence de clubs tels que le Paris FC, le Red Star ou encore le FC Metz.
Un dispositif répressif inefficace selon la DNLH
Si la répression est toujours de mise, la DNLH concède elle-même que les sanctions disciplinaires et pénales ne suffisent pas à endiguer le phénomène. En témoigne le faible taux d'élucidation des faits (2,5 % des infractions liées aux fumigènes). Parmi les exemples mis en avant par le rapport, les célébrations du CUP au Parc des Princes ou de la Brigade Loire à Nantes illustrent que la pyrotechnie reste un élément incontournable des tribunes françaises, qu'elle soit encadrée ou non.
L'expérimentation de la pyrotechnie encadrée : un échec cuisant ?
Selon la DNLH, l’expérimentation n’a pas répondu aux attentes. « Les groupes de supporters refusent de s’emparer du dispositif, préférant assouvir leur passion dans la clandestinité », note le rapport. L’Association nationale des supporters (ANS) soutient cette posture et appelle à une évolution réglementaire en faveur d’un usage plus libre de la pyrotechnie.
Par le passé et encore aujourd'hui, les supporters "ultra" de l'AS Saint-Etienne en est un exemple flagrant. Leur action contre Rennes illustre leur défiance vis-à-vis du cadre actuel. Ils ont toujours réclamé une reconnaissance du caractère culturel et festif de l’utilisation des fumigènes et dénoncent une politique de sanctions jugée disproportionnée.

Crédit : Romain Bruyas, Journaliste présentateur reporter à Nostalgiefm
Une expérimentation marginale et critiquée
Sur l’ensemble de la saison, seules 12 expérimentations ont été menées, impliquant 10 clubs. Une mise en place jugée insuffisante par les associations de supporters, qui estiment que les conditions imposées ne permettent pas de mesurer réellement l’impact de cette régulation. En tribunes, de nombreuses banderoles s’en prennent directement à la commission de discipline et à la LFP, accusées de ne pas prendre en compte la réalité du mouvement ultra.
Derrière cette question de la pyrotechnie se joue également un rapport de force entre clubs et groupes ultras. Certains clubs utiliseraient l’expérimentation comme un moyen de pression : "Si vous ne participez pas, on vous retire tel matériel ou tel droit", selon la source rapportée par RMC Sport. Une stratégie qui semble vouée à l'échec face à des groupes résolument attachés à leurs traditions.
Pier Paolo Walack
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