
une parenthèse enchanteresse
Barré à l’OM, Rémy Cabella rejoint Saint-Étienne en prêt à l’été 2017 pour se relancer. Rapidement, il devient un élément clé des Verts grâce à sa technique et son influence sur le jeu, aidant le club à redresser une saison mal engagée. Sous Jean-Louis Gasset, l’ASSE enchaîne les bons résultats et frôle l’Europe, avec Cabella en meneur inspiré (8 buts, 7 passes). Séduits, les dirigeants stéphanois négocient son transfert définitif pour 5 millions d’euros à l’été 2018. Il confirme son importance la saison suivante, malgré une légère baisse de rendement (7 buts, 6 passes).
Invité sur la chaine YouTube de ZACK EN ROUE LIBRE, Rémy Cabella revient sur son passage à l’AS Saint-Étienne, marqué par un prêt décisif après avoir été mis de côté à l’OM par Rudi Garcia. Il évoque son attachement immédiat aux supporters et à l’environnement du club, ainsi que l’impact des entraîneurs qui ont rythmé son aventure stéphanoise. Grâce à une forte dynamique collective sous Jean-Louis Gasset, il contribue à la qualification en Europa League. Enfin, il explique son choix de privilégier un retour définitif à Sainté plutôt que de rejoindre Nice.
Romeyer ne me lâche pas. Il me dit : 'Rémy, Rémy, t’en es où ? On t’attend !'
Rudi Garcia vient me voir et me dit : « Il y a Lucas Ocampos qui fait un bon truc, il y a Flo Thauvin, il y a Clinton Njie qui peut jouer à gauche… » Toi, tu es après eux.
Je réponds : « Moi, coach, il n’y a pas de problème, je préfère que vous me disiez les choses comme ça, au moins je peux voir de mon côté. » Donc je dis : « Je vais regarder pour un club. »
Moi, vous me l’avez dit franchement, merci de me le dire. Parce qu’il y a des coachs qui ne te le disent pas et tu ne joues jamais. Ils ne parlent pas et ils s’en foutent.
Et c’est là que je suis en contact avec Saint-Étienne. C’est là que je me suis prêté ma première année à Sainté. Et encore, encore… Je fais ma préparation avec l’OM et quand j’ai Sainté, Romeyer ne me lâche pas. Il me dit : « Rémy, Rémy, t’en es où ? » On t’attend !
Je vais voir le coach de Marseille (Rudi Garcia), je lui dis : « Coach, c’est bon, vous m’avez dit de trouver un club, je l’ai. » Ils prennent en charge mon salaire et tout. Franchement, ils ont fait un effort de fou. Maintenant, il faut que vous disiez oui, comme ça je pars.
Il me répond : « Écoute, regarde, si on ne fait pas d’offensif, tu restes avec nous. » Je dis : « Coach, à la base, ce n’était pas le deal, je suis quatrième ou troisième et je pars. »
Et en fait, je crois que c’est Jacques-Henri Eyraud, le président, je l’ai eu au téléphone et il me dit : « Écoute, là, on devrait faire un attaquant à 80 %, donc prends la voiture, tu vas à Sainté. » Si je t’appelle pour te dire de revenir, bah tu reviens, sinon tu y vas.
Mitroglou arrive à Marseille, il est dans l’avion et ils font signer Mitroglou. Et c’est pour ça que j’arrive à signer à Sainté.
je n’avais qu’une seule envie, c’était de retourner à Sainté, car je me sentais trop bien.
"Le Forez ? J’ai kiffé, ça m’a redonné ! Avec ce que j’ai vécu à Marseille… Pourtant, Marseille, ça restera Marseille. Même si je me suis fait insulter, même si les gens ont été contre moi, j’ai joué à l’OM et je suis fier d’avoir joué à l’OM. Mais l’OM restera l’OM, quoi qu’il arrive.
Ça m’avait touché, voilà… La saison de ne pas gagner. J’aurais aimé gagner, faire quelque chose, soit en Ligue des champions, soit viser le titre avec Marseille, car c’était incroyable. Ça ne s’est pas passé comme prévu.
Donc, à Sainté, je retrouve quelque chose J’arrive, premier match, 34 secondes, je marque ! Et là, j’ai vu ce que je voyais à la télé, dans Jour de Foot : quand Sainté marquait, tu voyais les supporters de la tribune descendre. Et là, je l’ai vécu au bout de 34 secondes, quand je marque. À partir de là, je pense qu’il y a eu une connexion qui s’est faite avec les supporters. Ils m’ont adopté direct. Après, tu as vu aussi que je m’arrachais pour l’équipe, même si j’étais prêté, et j’ai donné tout ce que je pouvais.
En fin de saison, les supporters m’ont adopté. Moi, je me sentais trop bien à Sainté. Pourtant, tu connais, Saint-Étienne, il n’y a pas beaucoup de choses à faire, mais moi, je ne pensais qu’au foot. Ça me suffisait. J’avais mon truc et j’étais trop bien. Même dans l’équipe, on s’entendait super bien.
Faut savoir qu’après, le coach, c’est Oscar Garcia qui m’a fait venir parce qu’il me voulait, et je le remercie, parce que c’est aussi grâce à lui. Mais après, il y a eu des difficultés et il s’est fait virer. C’est Julien Sablé qui a repris l’équipe entre-temps, et ensuite, c’est Jean-Louis Gasset qui l’a reprise.
Là, son premier discours, c’est : « Il faut jouer avec la technique. » Et la technique, c’était moi, en fait. Donc, on fait une deuxième partie de saison où on remonte. Et encore, on était à deux doigts d’aller chercher plus haut… Si, je crois, je ne loupe pas mon penalty contre Bordeaux. Je marque le premier, mais je loupe le second, et je crois qu’à un but près, on manque une ou deux places, quelque chose comme ça. Mais les supporters ne m’en ont pas voulu, au contraire, ils étaient contents de moi, parce que j’ai donné tout ce que j’avais.
Puis je retourne à Marseille, mais je n’avais qu’une seule envie, c’était de retourner à Sainté, car je me sentais trop bien. Le président me kiffait, Romeyer. J’avais Jean-Louis Gasset et Ghislain Printant comme coachs. Les joueurs, je me suis régalé, on s’entendait trop bien. Et même, je voyais qu’on avait fait quelque chose, mais que ce n’était pas fini.
J’avais Nice qui me voulait. C’était soit Nice, soit Sainté. Mais Nice, ça ne s’est pas fait. J’avais en tête : 'Si Sainté, ça ne se fait pas…' Moi, je suis très droit, quand je dis les choses, c’est vrai. J’avais dit à Patrick Vieira : 'Moi, il y avait Sainté, parce que je m’y sentais bien, et Nice en deuxième, parce que c’est quand même un beau club de Ligue 1.' Mais moi, je voulais aller à Sainté. On a tout fait pour que ça se fasse.
Mon retour à Sainté, on finit quatrièmes et on se qualifie pour l’Europa League. On avait un vestiaire de fou ! Faut savoir que dans le vestiaire, on avait un frigo, et genre, on ramenait des Kinder Bueno, des petits jus et tout. Et des fois, les jeunes, comme Saliba, ils rentraient vite pour pas qu’on les voie, ils allaient au frigo, prenaient leur petit jus et le buvaient en cachette !
On avait nos petits trucs, on avait un groupe qui s’entendait bien. C’est pour ça qu’on a fini quatrièmes. On vivait trop bien ensemble, à l’entraînement, on ne faisait que rigoler. Il y avait Ghislain, Jean-Louis… Grand respect, parce qu’humainement, c’était incroyable. Il y avait les supporters… C’était un tout ! Et d’avoir fini quatrièmes et pouvoir jouer l’Europa League… Après mon départ de Sainté, c’était spécial.
Pier Paolo Walack
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