But d’Oussama Tannane contre le Qatar SC le 27 septembre

De la promesse à la frustration.

Arrivé à l'hiver 2015-2016 à Saint-Étienne, le Marocain Oussama Tannane a laissé des souvenirs contrastés chez les supporters. En l'espace de deux saisons, entrecoupées de prêts en Espagne et aux Pays-Bas, son pays formateur, Tannane a su enchanter les fans par moments, tout en suscitant également de la frustration. Le natif de Tétouan, tout comme Noussair Mazraoui, a montré un réel talent balle au pied, capable de livrer des prestations de haut vol, mais a souvent manqué de réalisme dans le dernier geste. En tout, il cumule seulement neuf buts ou passes décisives en tant que numéro dix, reconverti en ailier droit, évoluant notamment aux côtés de Kevin Malcuit lors de la saison 2016-2017, un autre joueur au parcours en dents de scie.

Parmi les moments marquants, on retient son but décisif contre Qabala en Ligue Europa, ainsi que sa passe décisive pour Jonathan Bamba lors de la première journée de la saison 2017-2018 face à Nice. Toutefois, sa progression a été freinée par une pubalgie contractée en décembre 2016, le privant de la seconde moitié de la saison et coupant son élan en équipe nationale où il commençait à s’imposer. Recruté pour deux millions et demi d'euros en provenance de Heracles Almelo, Tannane quitte Saint-Étienne quatre ans et demi plus tard, en plein contexte de pandémie, pour rejoindre librement Vitesse Arnhem, sans avoir véritablement marqué les esprits. Mais qu'est-il devenu depuis ? 

Comment le transfert à Goztepe a conduit à une crise de carrière ?

Après son départ de Saint-Étienne, la carrière d’Oussama Tannane a pris un nouvel élan. En Eredivisie, il réalise une saison 2020-2021 remarquable, bouclant l’exercice avec sept buts et neuf passes décisives. Toutefois, ses vieux démons, notamment son hygiène de vie douteuse, finissent par le rattraper. Ce comportement ne passe pas à Vitesse, un club alors influent aux Pays-Bas, ce qui conduit à la résiliation de son contrat début 2022. À presque 28 ans, il tente un rebond en Turquie, à Göztepe, mais arrive blessé et ne parvient pas à s’imposer. Son temps de jeu y est presque inexistant. Il fait ensuite son retour aux Pays-Bas la saison suivante, au NEC Nimègue, où il parvient à retrouver de bonnes sensations malgré quelques blessures récurrentes. En approchant de la trentaine, Tannane décide de tenter une dernière aventure dans le Golfe. Il rejoint Umm Salal, un club modeste du Qatar, mais insiste sur le fait que ce départ ne signifie pas "prendre sa retraite en douceur."

Il n'a fallu que 9 minutes à Oussama Tannane pour briller !

Après une première expérience déjà très prometteuse aux côtés de Victor Lekhal et Andy Delort, le Marocain s'impose cette saison comme un joueur clé. Auteur de dix contributions décisives en seulement huit rencontres toutes compétitions confondues, il continue de briller. Deux passes décisives face à Al-Shamal, contre une équipe menée par Baghdad Bounedjah et Younes Belhanda, et trois autres en neuf minutes lors d'un match de coupe face à Al-Gharafa et Wajdi Kechrida. Il s'affirme ainsi comme l'un des piliers du remarquable début de saison d'Umm Salal, malgré un ennemi inattendu : la calvitie. À 30 ans, il lui reste encore quelques années à évoluer dans un championnat peu exigeant sur le plan physique, où il peut démontrer son habileté technique tout en percevant un salaire confortable. Une belle récompense pour un joueur qui, bien que parfois en difficulté face aux exigences du football de haut niveau, a toujours respecté les couleurs qu'il a portées.

✍🏻 Killian Besson