L’ascension du remplaçant de Mehdi Taremi et Sardar Azmoun. 

Reza Ghandipour est né le 13 janvier 2006 au Sud-Ouest de l’Iran, dans la riche et cosmopolite région du Khuzestan. Après une préformation au Rah Ahan Behbahan, son club local, il rejoint le club d’une région voisine, Sepahan. Chez les Jaune et Noir, il monte quelques catégories jeunes jusqu’aux U17. Il y explose véritablement, devenant meilleur buteur de la saison dans sa catégorie d’âge. Il fait alors le choix, à tout juste 16 ans, de signer son premier contrat Pro. Non pas à Sepahan, où il est trop jeune, mais à Paykan, une modeste équipe de Persian Gulf Pro League. Il finit sa formation, jouant huit matchs en deux saisons. Bien qu’il ne joue que peu en professionnel, il explose en sélection U17, puis U20, avec quatre buts en trois matchs pour l’instant dans cette dernière. Avec la relégation de son club, il rejoint alors pour un an un club en pleine ascension, Malavan. Et son début de saison 2024-2025 est une réussite, avec déjà cinq G/A en neuf matchs, et un trophée de joueur du mois d’août dans son équipe. En Iran, il est désormais considéré comme le plus grand espoir en attaque, au centre de l’attention de certains journaux et sites sportifs iraniens comme Varzesh3. Pour les médias iraniens, il sera le joueur pour assurer la relève de Mehdi Taremi, Sardar Azmoun et Karim Ansarifard. Son profil est également intéressant.

Efficace et déjà complet.

Avant-centre assez complet, Reza Ghandipour se distingue surtout pour son efficacité statistique en ce début de saison. Il a inscrit 0,61 but par 90 minutes, surperformant ses expected goals (0,4 par 90 minutes environ). Néanmoins, cette statistique est à nuancer, car il est capable de gros ratés, que l’on a pu observer notamment contre Nassaji et Rafsanjan. Il a également encore un peu de mal à gérer les duels face aux gardiens.
Un peu en dessous ces dernières semaines, il a marqué et sorti un gros match hier. À seulement 18 ans, il est normal qu’il soit très irrégulier dans ses matchs. Il semble aussi avoir un gros mental, car il commençait à être critiqué. Là où beaucoup de jeunes joueurs auraient paniqué, elle a su se ressaisir et prouver sur le terrain. Enfin, outre ses qualités de finition, il est aussi plutôt influent dans le jeu. Même s’il a encore pas mal de déchet dans les passes, il compense avec une bonne conduite de balle et un brin de folie. Mêlé à son explosivité et sa puissance, il peut être dur à arrêter. Il joue d’ailleurs parfois sur une aile pour sa percussion.

Un bon coup pour le futur ?

Reza Ghandipour sera évidemment un joueur à surveiller, car il devrait pouvoir prétendre à jouer dans un bon championnat européen. Persepolis et l’Esteghlal, deux cadors du football iranien, suivent sa situation. Des clubs russes, qui recrutent de plus en plus d’Iraniens, doivent sûrement réfléchir aussi à une offre. Même si certains scouts européens le suivent, il est choquant de voir à quel point peu d’Occidentaux parlent de lui. L’ASSE doit être capable de scouter ce genre de profils, et éventuellement faire une offre en cas d’approche par d’autres clubs, si les dirigeants veulent être compétitifs. Certains marchés européens et sud-américains sont déjà sur-observés. Idem pour le Japon. C’est dans ce genre de championnats que les bons coups se feront à l’avenir.

Killian Besson