Dans le monde du football français, l'épineuse question de la vente de l'AS Saint-Étienne est devenue une véritable saga, digne d'un "serpent de mer". Tous les six mois, de nouveaux rebondissements surgissent pour nous rappeler que le club est en quête d'un repreneur, avant que le sujet ne retombe dans l'oubli. Cette fois-ci, c'est l'épineux problème des parts détenues initialement par Adao Carvalho qui remet sur le devant de la scène le dossier de la vente de l'ASSE. Roland Romeyer semble enfin sur le point de mettre la main sur une portion du gâteau qu'il convoitait depuis si longtemps.
Revenons en juin 2014, lorsque le tribunal correctionnel de Lyon a prononcé une condamnation sévère à l'encontre d'Adao Carvalho, un ex-chef d'entreprises dans la Loire. Trois ans de prison, dont un avec sursis, 200 000 euros d'amende, et une interdiction définitive d'exercer, tout cela pour des accusations d'abus de biens sociaux et de travail dissimulé au sein de sociétés de BTP. Il se trouve qu'Adao Carvalho avait acquis des parts de l'ASSE de manière indirecte en 2004, via une société luxembourgeoise, pour la somme de 1,25 million d'euros.
En 2016, ces parts détenues par Adao Carvalho avaient été gelées, privant ainsi cet homme, qui partageait auparavant 50% des parts de la société Croissance Foot avec Roland Romeyer, de sa part du gâteau. Une part qu'il n'avait de cesse de réclamer.
En effet, Adao Carvalho avait exprimé son désir de se séparer de ses parts. C'est à ce moment que le nom de Jacques Pauly, conseiller financier, refit surface. Il avait déjà été en contact avec l'ASSE par le passé et avait proposé d'injecter 100 millions d'euros sur cinq ans, avec pour contrepartie le retour de Laurent Roussey à la tête de l'équipe. Cependant, le passé trouble de Pauly refroidit les ardeurs de Romeyer, qui fit machine arrière.
Au total, Croissance Foot détient désormais 44% du capital de l'ASSE, soit autant que Cesse Foot, la société du président du conseil de surveillance du club, Bernard Caïazzo. Les 12% restants appartiennent à l'association ASSE.
Cependant, l'AGRASC (Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués) avait saisi 22% des parts de l'ASSE en 2016, ce qui avait maintenu la situation dans une impasse. Cette situation dissuadait de nombreux investisseurs potentiels, car comment imaginer acheter un bien lorsque vous savez que certains éléments ne vous appartiennent pas ? C'était tout simplement impensable.
Nicolas Bessone, directeur général de l'AGRASC, a déclaré que cette situation était exceptionnelle, car il s'agit des seules actions d'un club de sport professionnel actuellement détenues par l'agence, qui n'a pas vocation à gérer un club de football.
La situation a finalement évolué avec la parution d'un décret annonçant la cession de 1 112 parts sociales de la société Croissance Foot Sarl, représentant environ 49,4% du capital de cette société, à Roland Romeyer. Cette transaction s'est conclue pour la somme de 2,2 millions d'euros, soit un million de plus que ce que Romeyer avait initialement proposé à Adao Carvalho. De plus, l'État a inclus une part variable de 30% des sommes perçues par Croissance Foot au-delà de 5 millions d'euros en cas de revente ultérieure de l'ASSE. Cette opération vise à préserver les intérêts financiers de l'État et du club historique qu'est l'AS Saint-Étienne, tout en facilitant la vente souhaitée par les actuels actionnaires.
En octobre prochain, comme l'annonce le journal L'Équipe, Roland Romeyer pourra enfin jouir des parts qu'il convoitait depuis de nombreuses années. En détenant 44% de l'ASSE, il égalera le poids de Bernard Caïazzo. Cette égalité de parts permettra à Romeyer de regagner officiellement de l'influence au sein du club, tout en suscitant l'intérêt de potentiels futurs repreneurs. La vente des parts de l'ASSE semble enfin sur le point de se concrétiser après des années de spéculations et de rebondissements.
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