Droits TV : la déroute de Vincent Labrune et les conséquences pour le Football Français.

Publié le 7 juillet 2024 à 20:10

📸 Vincent Labrune président de la Ligue de Football Professionnel. / Crédit : rmcsport

La gestion de Vincent Labrune à la tête de la Ligue de Football Professionnel (LFP) est de plus en plus contestée. Les récentes négociations sur les droits télévisuels ont mis en lumière des dysfonctionnements majeurs et des décisions controversées. Romain Molina nous éclaire sur les dessous de cette crise qui secoue le football français.

La légitimité de son mandat à la LFP de plus en plus contestée.

La question de la légitimité de Vincent Labrune à la présidence de la LFP se pose de plus en plus. Cette interrogation traverse les esprits des présidents de clubs, y compris ceux qui lui étaient jusqu'alors fidèles et qui, en coulisses, commencent à se détourner de lui. L'hypocrisie est devenue monnaie courante dans le football français. Ses détracteurs actuels n'osent pas l'affronter directement pour éviter d'aggraver une situation déjà tendue. En privé, des figures comme Jean-Pierre Caillot, président de Reims, et Nasser Al-Khelaïfi, président du PSG, envoient des émissaires pour se distancier de Labrune sans prendre ouvertement position.

Budget en folie et clubs sous pression.

📸 Joseph Oughourlian. / Crédit : La voix du nord. 

Certains dirigeants ont été séduits par les fastes et les paillettes des soirées VIP orchestrées par Labrune. Beaucoup ont soutenu ses projets ambitieux tout en étant pleinement conscients des risques. Joseph Oughourlian, président de Lens, a par exemple pris des mesures drastiques dans son club après avoir réalisé l'ampleur des dépenses inconsidérées. Sous la direction de Labrune, le budget de la LFP a doublé, atteignant environ 110 millions d'euros par an. Le nombre de directeurs et les salaires exorbitants ont explosé, tout comme les dépenses pour des locaux luxueux. Ce sont les clubs qui, in fine, doivent financer cette inflation des coûts.

Gestion contestée et clubs en périls sous la présidence de Vincent Labrune.

Les présidents de clubs, la Fédération Française de Football (FFF) et le ministère des Sports partagent la responsabilité de cette situation intenable. La mauvaise gestion et l'absence de vision claire ont plongé le football professionnel français dans une crise profonde. Laurent Nicollin, autrefois fervent soutien de Labrune, a récemment annoncé que Montpellier pourrait déposer le bilan. Avec une masse salariale représentant plus de 97% des revenus du club, Montpellier est en difficulté. Nicollin a compris trop tard le véritable jeu de Labrune, qui a favorisé les clubs les plus puissants, notamment le PSG de Nasser Al-Khelaïfi.

Le Mirage Qatari et la crise de la LFP sous Labrune.

📸 Nasser Al-Khelaïfi président du Paris SG. / Crédit : FranceBleu

Nicollin et d'autres présidents ont été attirés par les perspectives financières offertes par le Qatar. Cependant, beIN Sports a changé de stratégie, réduisant ses investissements. Labrune et Nasser ont maintenu l'illusion d'un Qatar sauveur du football français, mais les caisses sont désormais presque vides. Le PSG a bénéficié de plus de 200 millions d'euros de CVC et dominera les droits TV internationaux, alors que rien n'est prévu pour la Ligue 1 en dehors d'un contrat de 40 millions pour la Ligue 2. Nasser, soucieux de ses propres intérêts, commence à se distancier de Labrune en privé.


Face à cette crise, une nouvelle réunion est prévue cette semaine. Certains dirigeants envisagent la "politique de l'écran noir", c'est-à-dire commencer la saison sans diffuseur officiel pour provoquer un changement radical. Cette approche radicale nécessiterait un courage qui a jusqu'ici manqué aux dirigeants du football français. La responsabilité de Nasser Al-Khelaïfi dans ce fiasco est énorme, notamment en raison de son soutien indéfectible à Vincent Labrune. Il est temps pour les dirigeants du football français de cesser de dépendre du Qatar et de prendre leurs responsabilités en main pour sauver leur sport.

Ajouter un commentaire

Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire.